« À la première personne du masculin » ?

Cinquième roman de Jeanette Winterson, Written on the Body a fait l’objet de débats multiples en raison notamment de l’incertitude qui règne à l’entour de l’identité sexuelle du narrateur homodiégétique, ce flou identitaire étant radicalement évincé du propos de certains critiques pour qui la narration s’effectue « à la première personne du masculin ». Une telle affirmation (re)met en question l’encodage linguistique de certains stéréotypes tout en interrogeant leur traduction. Cet article examine l’attitude de la traductrice vis-à-vis de certaines ambiguïtés linguistiques et de certains clichés. En outre, la question de l’identité textuelle rejoint celle de l’identité sexuelle, à travers l’ambivalence que la traduction française du titre fait déjà résonner. Celle-ci semble en effet ouvrir la voie à une autre interprétation de l’appartenance générique du texte et signer l’avènement d’un autre mode d’exploration identitaire qui bat en brèche nombre de construits culturels.Jeanette Winterson’s fifth novel Written on the Body has been largely discussed because of the homodiegetic narrator’s uncertain sexual identity, even though this uncertainty is passed over by some critics according to whom the narrative is told “in the first person of the masculine”. This assumption challenges the usual linguistic encoding of some stereotypes and also questions their translation. This paper examines the way the translator deals with certain clichés and linguistic ambiguities. Besides, the question of textual identity is to be connected with that of sexual identity itself, due to the ambivalence of the French translation of the title itself. This translation gives indeed free play to a different interpretation of the genre to which the text belongs, just as it seems to herald a new mode of exploring identity that ultimately defeats a number of cultural constructs