Inscrit dans la lignée des travaux d’anthropologie des sens, cet article est la première étape d’une enquête plus large sur le silence dans l’antiquité romaine. L’œuvre de Sénèque se prête bien à une telle étude, en raison de l’intérêt du philosophe pour la question des sens. Polysémique par nature, le silence y est défini moins comme l’opposé du bruit en général que de la voix humaine. À de rares exceptions près le silence n’est pas un fait de nature. Pas plus la campagne que la ville ne sont le domaine d’un silence que nul ne devra attendre pour penser. Il ressort de l’analyse que le seul véritable silence est intérieur : il est un exercice de maîtrise de soi que la pratique de la philosophie peut uniquement apporter, permettant alors au ...