Une réécriture russe des contes de Charles Perrault

Les contes de Charles Perrault connurent une grande vogue en Russie après la traduction de 1867 ornée des gravures de Gustave Doré et du nom d’Ivan Tourgueniev. La fin du xixe siècle voit apparaître de nombreuses nouvelles traductions et adaptations parmi lesquelles une en particulier jouera un rôle important et sera rééditée plusieurs fois, celle d’Ekaterina Ursinovitch faite en 1897. Les objectifs pédagogiques de la traductrice se manifestent par de nombreuses modifications des contes. D’une part, pour qu’ils soient bien compris par des petits lecteurs, elle les place dans la tradition des contes populaires et littéraires russes. D’autre part, prenant bien soin de l’utilité de la lecture et de la lucidité des leçons morales, elle réorganise le texte de sorte que son didactisme soit non seulement bien net, mais à la portée des enfants. La traductrice s’adresse aux enfants en facilitant leur compréhension par la couleur locale et les images pour transférer les contes français dans la culture russe.The tales of Charles Perrault became very popular after their 1867 translation published with the famous engravings of Gustave Doré and under the name of Ivan Tourgueniev. Many other translations were published at the end of the 19th century. One translation in particular played an important role in introducing Perrault’s Contes in Russia: Ekaterina Ursinovitch’s translation which appeared in 1897 and was reissued several times. The translator’s pedagogic objectives are obvious in many ways. First, she situates Perrault’s tales in the tradition of Russian folk- and literary tales so that their young audience can identify with them. She further organizes the tales so that their moral lessons become obvious for small children. The translator also facilitates their comprehension of the tales by enhancing their “local” colours and images, transferring Perrault’s tales into Russian culture