Quelle est la place des femmes marchandes dans la société grecque classique, notamment athénienne ? À partir des documents littéraires et épigraphiques, mon enquête souligne tout d’abord la démarcation sociale qui existe dans le monde grec — et romain aussi — entre le commerce local (kapêleia, tenuis mercatura) et les échanges sur la longue distance (emporia, magna mercatura) : si le premier est déprécié, le deuxième est considéré comme une pratique socialement utile. Dans cette échelle de valeurs, les femmes occupent un rang modeste, puisqu’elles gèrent un commerce local dans des domaines circonscrits (alimentation, vestiaire…). La variété des métiers montre par ailleurs l’intégration de ces figures féminines dans le monde du travail urbai...