L’historiographie littéraire considère à raison que la réécriture est une des caractéristiques les plus frappantes de la production de Marguerite Duras. Elle en a fait valoir les cas les plus extrêmes, ceux où un même matériau narratif, thématique ou textuel est repris dans un genre ou un sous-genre différent de celui de sa première apparition. Mais elle en a négligé les cas les plus fins, ceux où l’écrivaine est intervenue localement sur un de ses livres à l’occasion d’un retirage ou d’un passage en poche. Il est vrai que ces modifications étaient, pour la plupart, passées totalement inaperçues avant la récente parution des Œuvres complètes de l’auteure. Or, bien que le plus souvent « simplement » stylistiques, ces réécritures mineures mér...