Rapprocher la critique génétique et la théorie du dialogisme de Mikhaïl Bakhtine, c’est envisager à la fois l’écriture du dialogisme (la genèse d’un texte dialogique) et le dialogisme de l’écriture (le dialogue des différentes versions d’un texte). Mais au gré de leur commune manifestation d’une même temporalité ouverte, marquée par la scission perpétuelle du sujet d’avec lui-même, ces deux objets d’étude sont, à l’instar des pluralités auctoriale et énonciative, intimement entremêlés. Aussi proposons-nous de les rassembler sous un syntagme unique, l’écriture suicidaire, pour en mieux souligner la négativité processuelle, et l’intense et féconde irrésolution. On verra ainsi à quel point Bakhtine comme le généticien s’écartent d’une herméneu...