Food security, health and well-being in times of financial and political crisis in Brazil

Background: Food security, health and well-being for all are the second and third Sustainable Development Goals (SDGs) of the 2030 Agenda set by the United Nations. Although global efforts have resulted in improvements in food security, health and well-being across the world, studies have shown that economic and political crises can rapidly undermine achievements in these areas and prevent countries from reaching both SDGs. However, the literature lacks continuous monitoring of food security, health, and well-being in affected countries; and despite Brazil's food security policies and universal healthcare system are recognized as a model for developing countries, no one has yet investigated the effects of the country's current financial and political crisis on its food security, health, and well-being. Objectives: To fill these gaps, this study aimed to assess the changes in food security status, health, and well-being before and during Brazil's current crisis, as well as to explore their associations with individual, economic, psychosocial and environmental factors. Methods: This is a cross-sectional study based on population-representative data (n= 356,667) from two different sources: the Brazilian National Household Sample Survey and the Gallup World Poll. Household food security status was measured by a shorter version of the Brazilian Food Insecurity Scale, consisting of the first 8 questions of the original scale. Health and well-being were measured by the Personal Life Index and the Life Evaluation Index. Descriptive analyses and logistic regression models were performed to assess the changes in food security, health status, and well-being and to investigate the factors associated with these changes. All tests were performed using the Statistical Package for the Social Sciences (SPSS), version 23, and evaluated at the 0.05 significance level. Results: There was deterioration in food security and well-being during the crisis. The percentage of households classified as food secure declined by 36% (76% in 2013 to 49% in 2017), severe food insecurity tripled (4% in 2013 to 12% in 2017) and the prevalence of respondents classified as "thriving" declined by almost 30% (63% in 2013 to 44% in 2017). This deterioration of food security status disproportionately affected the poor, increasing by six times the chances of being food insecure among the poorest strata. In addition, those who reported a low job climate, lack of social support and low level of education were twice more likely to be food insecure. Rather than income, health status and well-being were most associated with food insecurity, increased age and lack of social support, followed by the low level of education, poor community environment and dissatisfaction with the healthcare system. Conclusions: Despite its noteworthy social policy framework, during the crisis, Brazil suffered from a great deterioration of food security and well-being. These findings indicate the need for emergency policies, which should focus on strengthening access to food, healthcare, and education, improving community environment (quality of air, water, and infrastructure), and fostering social support.Contexte: La sécurité alimentaire, la santé et le bien-être pour tous constituent les 2e et 3e Objectifs de Développement Durable (SDGs) étant fixés par les Nations Unies et devant être atteints avant 2030. Bien que les efforts mondiaux aient abouti à des améliorations de la sécurité alimentaire, de la santé et du bien-être dans le monde, des études ont montré que les crises économiques et politiques peuvent à la fois compromettre les prouesses accomplies dans ces domaines, ainsi qu'empêcher les pays d'atteindre ces deux SDGs. Cependant, il existe un manque d'information dans la littérature sur la surveillance continue de la sécurité alimentaire, de la santé et du bien-être dans les pays affectés par des crises économiques et politiques. Au Brésil, les politiques de sécurité alimentaire et le système de santé universel implémentés sont utilisés comme modèle de base, à l'échelle globale, pour les pays en voie de développement. Cependant, jusqu'à maintenant, aucune étude n'a été réalisée afin d'étudier les effets de la crise financière et politique actuelle du Brésil sur la sécurité alimentaire, la santé et le bien-être du pays. Objectifs: Afin de combler ces lacunes, cette étude visait à évaluer les changements intervenus dans la sécurité alimentaire, la santé et le bien-être avant et durant la crise brésilienne, ainsi qu'à explorer leurs associations avec des facteurs individuels, économiques, psychosociaux et environnementaux. Méthodes: Il s'agit d'une étude transversale basée sur des données représentatives de la population (n= 356 667) provenant de deux sources différentes: «l'Enquête Nationale Brésilienne» et le «Gallup World Poll». L'état de la sécurité alimentaire des ménages a été mesuré par le biais d'une version réduite de l'échelle Brésilienne d'Insécurité Alimentaire comprenant les huit premières questions de l'échelle originale. La santé et le bien-être ont été mesurés à l'aide de «l 'Indice de Santé Personnelle» et de «l'Indice d'Évaluation de la Vie». Des analyses descriptives et des modèles de régression logistique ont été réalisés afin d'évaluer les changements intervenus dans la sécurité alimentaire, l'état de santé et le bien-être ainsi que d'examiner les facteurs reliés à ces changements. Tous les tests ont été effectués à l'aide du Progiciel Statistique pour les Sciences Sociales (SPSS), version 23, et ont été évalués utilisant un seuil de signification de 0,05. Résultats: La sécurité alimentaire et le bien-être se sont détériorés au courant de la crise. Le pourcentage de sécurité alimentaire dans les ménages a diminué de 36% (76% en 2013 à 49% en 2017), l'insécurité alimentaire sévère a triplée (4% en 2013 à 12% en 2017) et la prévalence des répondants classés comme «prospères» a été réduite de près de 30% (63% en 2013 à 44% en 2017). Cette détérioration de la sécurité alimentaire a touché les pauvres de manière disproportionnée, multipliant par six les risques d'être en situation d'insécurité alimentaire au sein des ménages pauvres. En outre, les personnes ayant déclaré avoir de faibles perspectives économiques et professionnelles, un manque de soutien social et un faible niveau d'éducation étaient deux fois plus susceptibles d'être en situation d'insécurité alimentaire. De plus, l'état de santé et le bien-être étaient davantage liés à l'insécurité alimentaire, au vieillissement et au manque de soutien social, comparés au revenu, et étaient suivis par un faible niveau d'éducation, un environnement communautaire précaire et le mécontentement par rapport au système de santé. Conclusions: Malgré ses politiques sociales notables, le Brésil a connu une grave détérioration de la sécurité alimentaire et du bien-être durant la crise. Ces résultats indiquent la nécessité de mettre en place des politiques d'urgence axées sur le renforcement de l'accès à l'alimentation, au système de santé et à l'éducation, ainsi que sur l'amélioration de l'environnement communautaire et sur la favorisation du soutien social