La promotion de la caféiculture sur la côte est de Madagascar dans les années 1950. Résultats économiques et répercussions sur le niveau de vie du petit planteur malgache

One of the preoccupations of the Colonial Administration in Madagascar after the end of the Second World War, was to develop and intensify coffee cultivation. The augmentation of coffee exports from the overseas territories towards the mother country allowed it to decrease the volume of imports from Brazil. Furthermore, the Brazzaville Conference had clearly stated the French desire to improve the standard of living of overseas populations. Thus, within the framework of the ten year social and economic development Plan, the Administration worked hard at increasing the acreage devoted to growing coffee, and at helping the small-scale native planters of the Coast and East Cliff areas. These small scale coffee farmers produced 62% to 95% of total coffee production, according to areas. Economically speaking, the endeavour was a complete sucess : coffee production almost doubled between 1950 and 1960 : quality of the product was also on the increase. Nevertheless, the situation of the small-scale farmer did not significantly improve when compared with his pre-war status. The purchasing structures of the market had remained unchanged, and had even gotten stronger. It was the intermediaries, either Chinese traders or large-scaled French companies, who reaped the benefits of the production increase. Low coffee prices starting about 1956, as a result of a dowturn of the world market, kept the small producer in a precarious financial situation. As a resuit he is still today among the poorest elements of the Magalasy population.Une des préoccupations de l'administration coloniale à Madagascar après la Seconde Guerre mondiale était de développer et d'intensifier la caféiculture. L'augmentation des exportations de café des T.O.M. vers la métropole permettrait en effet à celle-ci de diminuer les achats de ce produit au Brésil. En outre, la conférence de Brazzaville n'a-t-elle pas affirmé la volonté de la France de rehausser le niveau de vie des populations des T.O.M. ? C'est ainsi que, dans le cadre du plan décennal de développement économique et social, l'Administration n'a pas ménagé ses efforts pour accroître les surfaces consacrées à la caféiculture et encadrer le petit planteur malgache de la côte et de la Falaise orientale, lequel fournit entre 62% et 95% de la production, suivant les régions. Sur le plan économique, le succès de l'entreprise est incontestable : la production de café double presque de 1950 à 1960 ; la qualité du produit exporté s'améliore également. En revanche, la situation du petit planteur malgache ne change guère par rapport à la période d'avant-guerre. Les structures du commerce de traite persistent, en effet, et même se renforcent. Ce sont les intermédiaires — des commerçants chinois surtout — et les grandes compagnies de traite qui profitent de cette hausse de la production. La baisse des cours du café à partir de 1956, conséquence de la conjoncture internationale, contribue aussi à maintenir le petit producteur de la côte est dans une situation financière précaire. Il n'est donc pas étonnant que ce dernier reste parmi les populations ayant le niveau de vie le plus bas de Madagascar.Rabearimanana Lucile. La promotion de la caféiculture sur la côte est de Madagascar dans les années 1950. Résultats économiques et répercussions sur le niveau de vie du petit planteur malgache. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 74, n°274, 1er trimestre 1987. pp. 55-69