Les magistrats des cités du Latium et de la Campanie des Gracques à Auguste : problèmes de nomenclature

Il était intéressant de considérer de manière systématique la nomenclature des magistrats des cités du Latium et de la Campanie septentrionale connus grâce aux inscriptions. Il faut tenter de décrypter à partir de cette base de données prosopographiques les informations contenues dans chaque élément de la dénomination : prénom, gentilice, filiation, tribu et cognomen (ou éventuellement cognomina). La période prise en examen des Gracques à Auguste a été cruciale, comme on le sait, sur tous les plans et les règles qui régissent la nomenclature ne font pas exception; ius et mos permettent l'instauration d'habitudes qui vont persister pendant tout le Haut-Empire. Une étude comparative entre les résultats obte- (v. au verso) nus et ceux déjà publiés pour d'autres groupes sociaux de YUrbs, en particulier les classes sénatoriale et équestre, aide à situer dans la société de la fin de la République et du début du principat les dirigeants politiques locaux. On constate que, dans ces cités, comme à Rome, l'évolution de la dénomination est à un moment clé; le cognomen par exemple devient de plus en plus courant pour les élites municipales à partir de la guerre sociale. Il faut cependant souligner que cette classe sociale est hétérogène ; sa frange supérieure qui a un train de vie somptueux, des liens amicaux et matrimoniaux avec la grande aristocratie urbaine, a des habitudes onomastiques identiques à celles de la noblesse de Rome. En revanche, la majorité des notables suit des usages proches de l'évolution de la dénomination de la classe dont étaient issus les centurions et une partie des équités.Cébeillac-Gervasoni Mireille. Les magistrats des cités du Latium et de la Campanie des Gracques à Auguste : problèmes de nomenclature. In: Epigrafia. Actes du colloque international d'épigraphie latine en mémoire de Attilio Degrassi pour le centenaire de sa naissance. Actes de colloque de Rome (27-28 mai 1988) Rome : École Française de Rome, 1991. pp. 189-207. (Publications de l'École française de Rome, 143