« L'agression, c'est les autres » ?

The authors interviewed 56 children about aggressive interactions during everyday life among peers (children from 5 to 7 in a kindergarten and a primary school, and 8 to 12 in a special class for mild grade retarded, and in an institution for children with character disorders). Generally speaking, these children are prone to declare that somebody else is always responsible for aggressive interactions. However, three cases may be distinguished, reflecting different ways used to handle aggressivity and to cope with related anxieties: 1) The child holds that he never attacks, but vigorously resists if attacked (flexible handling, in accordance with educational pressures) ; 2) the child holds that he never participates in any aggressive interaction, even if attacked (highly negative cathexis of aggressivity) ; 3) less frequently, the child admits he gets pleasure when initiating aggressive interactions (defective handling of aggressivity). In each of these three positions, several varieties may be described. They are analyzed by the authors with reference to working-over mechanisms used to reduce the aggressive fantasies underlying what is said.Au moyen d'un questionnaire-entretien directif, on a interrogé 56 enfants sur les interactions agressives au sein de leur groupe de vie (enfants de 5 à 7 ans élèves d'une école maternelle et d'une école primaire, enfants de 8 à 12 ans pris en charge dans une classe de Perfectionnement et un IMP). Très généralement, ces enfants ont tendance à affirmer que l'initiative des interactions agressives est le fait d' autrui. On peut cependant distinguer trois types de cas, qui correspondent à des modes différents d'aménagement de l'agressivité et des angoisses qui lui sont liées: 1) celui où l'enfant affirme: «je n'attaque jamais, mais si on m'attaque je me défends... vigoureusement ! » (aménagement souple, conforme aux pesées éducatives) ; 2) celui où l'enfant affirme ne jamais participer à aucune interaction agressive, même en position de se défendre (contre-investissement massif de l'agressivité) ; 3) celui, plus rare, où l'enfant avoue le plaisir qu'il éprouve à prendre l'initiative d'agressions (aménagement insuffisant de l'agressivité). Chacune de ces trois positions admet, d'un enfant à l'autre, des nuances que nous nous sommes attachés à analyser en termes d'élaboration défensive des fantasmes d'agression en cause.Perron R., Desjeux Delphine, Mathon Tania. « L'agression, c'est les autres » ?. In: Enfance, tome 36, n°3, 1983. pp. 245-263