Photographie et représentation des sociétés exotiques au XIXe siècle

How did photography portray exotic societies in the 19th century ? There seem to be two opposite approaches. One rests upon the romantic reverie on the singular and self-contained œsthetic creativeness of these societies. The other is rooted in the positivist desire to reduce their otherness to a series of set and lifeless types, pictured in a naturalist and racialist perspective. The divide gets highly blurred when the two approaches merge, as they do in Curtis 's 40000 photoprints. In those he depicts the «vanishing race» of the pre-conquest North-American Indians, actually creating them with a great display of native attire and elaborate staging, in an attempt to give back to their hapless descendants their essence, beauty and dignity.La photographie des sociétés exotiques connaît au XIXe siècle deux versants ; le premier est celui d'une rêverie sur l'irréductible inventivité esthétique des sociétés exotiques; le second renvoie au contraire au désir scientiste de réduire l'altérité à une collection de types inertes que l'on décrirait dans une perspective naturaliste et racialiste. Les deux versants peuvent, ambiguïté suprême, converger, comme sur les 40000 clichés de Curtis voués à la célébration de la « vanishing race» des Indiens d'avant l'homme blanc, tels qu'il les invente à grand renfort de costumes et de mise en scène, pour restituer à leurs malheureux descendants leur essence, leur beauté et leur dignité.Barthélémy Guy. Photographie et représentation des sociétés exotiques au XIXe siècle. In: Romantisme, 1999, n°105. L'imaginaire photographique. pp. 119-131