Portraits photographiques de la Société de géographie : Ressource du site Trésors photographiques de la Société de géographie

Dans une démarche plus ou moins scientifique, la photographie appliquée à l'étude des populations connaît un succès grandissant dans les dernières décennies du XIX e  siècle. Les hommes sont photographiés comme le sont les monuments ou les plantes, avec comme objectif la constitution de collections ethnologiques et d'albums anthropologiques. Les géographes, tout comme les anthropologues, se passionnent pour la "question raciale". Il s'agit de décrire et, si possible, de mesurer les individus vivant dans les différentes parties du monde pour tenter de construire une typologie des "races humaines", dans l'optique d'une anthropologie physique héritée de la médecine clinique. À partir des dernières années du XIX e  siècle, on délaisse le portrait pour présenter l'indigène en pied ou en buste. Son caractère typique n'est plus seulement garanti par son physique mais aussi par divers traits culturels : marques corporelles, vêtement, objets. La série de "Peaux-rouges" de Roland Bonaparte témoigne de cette évolution. Outre la diversité "naturelle" des peuples, ethnologues et géographes s'intéressent plus durablement à leur variété culturelle : celle des genres de vies, des mœurs, des vêtements, des activités, des techniques, des productions, des croyances, des structures sociales... Ces images rappellent les "scènes de genre" chères aux peintres orientalistes