La cité de la suspicion. Le miroir des révolutions oligarchiques chez les orateurs attiques des Ve-IVe siècles av. J.-C.

A City of Suspicion. The Mirror of the Oligarchical Revolutions in the Athenian Orators (5th and 4th centuries BC) The Athenian oligarchies of 411 and of 404/3 are treated with distrust by Attic orators. They are shown as being the result of mutual doubts between citizens and as introducing a climate of generalized suspicion. Such a representation is not the description of the historical events, but an elaborated discourse aimed at ‘reinventing’ Athens after the Peloponnesian War crisis. The oligarchs play the role of the mirror of democracy, where trust rules and justice is enforced. It highlights the importance of the witnesses’ liability in the Athenian trials: judges accept as true a testimony only because the witness can be sued for perjury.Les révolutions oligarchiques qui ont lieu à Athènes en 411 et 404 sont placées sous le signe de la méfiance chez les orateurs attiques. Elles sont dites découler des soupçons mutuels des citoyens et connaître un climat de suspicion généralisé. Une telle représentation ne correspond pas à la description de la réalité historique, mais à une élaboration visant à “réinventer” Athènes après la crise de la guerre du Péloponnèse. Les oligarques fonctionnent comme le miroir de la démocratie, où règne la confiance et où la justice est respectée. Cela souligne l’importance de la responsabilité du témoin dans les procès athéniens : les juges n’acceptent comme véridiques un témoignage que parce que le déposant peut être poursuivi pour faux témoignage.Siron Nicolas. La cité de la suspicion. Le miroir des révolutions oligarchiques chez les orateurs attiques des Ve-IVe siècles av. J.-C.. In: Dialogues d'histoire ancienne, vol. 43, n°1, 2017. pp. 97-116