La place occupée par les ouvrières à la fin du XIXe siècle dans l’un des plus anciens établissements publics industriels en France, l’Imprimerie nationale, illustre la volonté de l’État employeur de veiller au maintien des traditions tout en encourageant les innovations. Cantonnées aux activités les plus dévalorisées, dans un milieu masculin qui se targue de constituer l’élite de la classe ouvrière, les femmes représentent plus du tiers des effectifs ouvriers de la Nationale. Leur sort est souvent plus enviable que celui de leurs sœurs du secteur privé : elles bénéficient des avantages sociaux consentis par l’État et contribuent à faire progresser la législation sociale, la professionnalisation, la représentativité féminine. Cependant la do...