Écologie politique vs écologie industrielle : quelles stratégies pour le développement durable?

[Departement_IRSTEA]Ecotechnologies [TR1_IRSTEA]INSPIREParmi les différents courants de pensée qui cherchent à apporter quelques réponses au défi du développement durable, l’écologie industrielle (EI) et l’écologie politique (EP) méritent une attention particulière. Le premier courant considère que l’homme fait partie de la nature, laquelle, loin d’être donnée, est un construit. Par son activité industrielle, l’homme a été cependant amené à transformer et à détruire son environnement. C’est pourquoi l’écologie industrielle portée notamment par Erkman, Allenby, Ehrenfeld… questionne le modèle de développement des économies industrielles en s’appuyant sur la notion d’écosystème industriel. Le second courant condamne les méfaits de l’action humaine sur la nature. Il milite pour une croissance zéro, voire une décroissance. Il est possible de déterminer les contours d'un cadre théorique à partir des travaux de René Passet, Nicholas Georgescù-Roegen, Ivan Illich, André Gorz, Serge Latouche… Réunis sous la bannière de la dissidence ou d'une approche hétérodoxe du développement (soutenable), ces tenants de l'écologie politique ont cherché à réconcilier l'écologie et l'économie. L’ouvrage entend présenter ces deux modèles du développement durable. La première partie revient sur les thèses et la portée des messages véhiculés par l’écologie politique. Peut-on parler d’un corpus théorique homogène ? Ce courant de pensée développe-t-il une conception scientifique du processus économique ? Quelles sont les propositions théoriques susceptibles de rompre avec la logique productiviste du capitalisme ? La deuxième partie analyse les traits et le cadre théorique de l’écologie industrielle. L’accent est mis à la fois sur la pertinence des concepts d’écosystème industriel, de métabolisme industriel et de symbiose industrielle, ainsi que sur les apports des sciences humaines aux sciences de l’ingénieur. La troisième partie analyse les points communs et les divergences de ces deux approches, en précisant notamment les enseignements de la science écologique et en mettant l’accent sur la nécessité de résoudre la crise écologique. Si ces deux courants suggèrent une modification des modes de production et de consommation, on peut noter que les stratégies proposées sont radicalement différentes : défis techniques, auto-limitation des besoins, transformation en profondeur des structures socio-économiques et culturelles de nos sociétés "modernes"