La légende de la fondation de Prague par la prophétesse Libuše et, à sa mort, de la rébellion des femmes de Bohême contre l’autorité masculine au cours d’une sanglante « guerre des filles » a subi dans la première moitié du XIXe siècle, au moment de la redécouverte des mythes fondateurs dans les pays d’Europe centrale, un processus de réécritures en langues tchèque et allemande, visant à assigner à ces personnages féminins leur place dans l’œuvre de construction nationale. La réception différenciée des légendes de la fondatrice et des amazones dans les littératures du romantisme et du Biedermeier définit ainsi la configuration des rapports entre les problématiques du genre et celles de l’émancipation nationale dans la période qui s’étend de...