Evolution d’un bassin laitier français à l’heure de l’annonce d’une nouvelle PAC : Le cas d’une zone à enjeu environnemental dans le pays de Caux

Dans les régions de polyculture-élevage laitier de plaine, situées en zone tempérée, comme en Haute-Normandie (France), les prairies présentent un intérêt pour l'environnement. Dans l'aire d’alimentation de captage d'Héricourt-en-caux que nous avons étudiée, le maintient des prairies contribuerait à la qualité de la ressource en eau. Notre objectif est de comprendre les stratégies des acteurs, au moment de la transition des quotas laitiers vers des contacts liant agriculteurs et collecteurs. Des analyses de statistique agricoles et du Référentiel Parcellaire Graphique et des entretiens avec les principaux acteurs impliqués localement nous permettent de dresser un état des lieux de l'évolution des assolements et des stratégies des collecteurs, et d'esquisser des perspectives d'évolution des élevages. Depuis 2006, sur ces terres à haut potentiel agronomique, la tendance est à l'augmentation du blé tendre et du colza, à la stabilité du maïs ensilage, et à une diminution globale des prairies. Cette évolution est favorisée par des cessations laitières (retraite ou surcharge de travail) et par l'intensification de la production laitière (souvent en diminuant la place de l'herbe dans l'alimentation des vaches, surtout quand les prairies sont éloignées et retournables). Quatre opérateurs, une coopérative et trois industriels, se différencient par la valorisation du lait, produits de grande consommation ou produits industriels. Les contrats proposés aux éleveurs se distinguent notamment par des modalités de calcul du prix du lait, qui pourraient à terme accroitre les différences de rémunération. Le maintient de la production laitière reste souvent lié au nombre de personnes devant vivre de l'exploitation. On voit se développer des exploitations à plusieurs associés, de 150 ha environ, avec 60 à 80 vaches laitières, utilisant des sous-produits des cultures. Quelques-unes misent sur l'autonomie alimentaire, avec une surface en herbe importante. Beaucoup cependant basent la ration des vaches sur le maïs, l'herbe ne venant qu'en appoint