Maison du désoubli : formes et structures inconscientes de la mémoire individuelle et collective dans une pratique installative du dessin

Je présente une exposition de dessins installatifs et une série de performances au Centre de diffusion et d'expérimentation de la maîtrise en arts visuels et médiatiques de l'UQAM (CDEx) du 22 au 28 mai 2012, comme résultat de mes recherches en création. J'ai eu le désir d'approfondir la connaissance de mon travail artistique. Pour ce faire, les mots m'ont permis d'établir un nouveau type d'échanges avec celui-ci. Néanmoins, mes premières peurs se limitaient à imaginer que la liberté de créer allait être entravée par l'écriture. J'ai plutôt constaté qu'un échange fécond allait alimenter ces deux formes d'expression. Comme stratégie de travail d'écriture, j'ai abordé le texte à la manière dont je réalise mes dessins installatifs, c'est-à-dire de façon processuelle. C'est par une écriture que je qualifierais de descriptive, que j'ai tenté une observation à partir du travail d'atelier liée à une étude des procédés de pensée et de création utilisés pendant le développement de la pratique artistique. J'ai opté pour une certaine prudence dans ma stratégie d'écriture en me référant constamment à la réalité du processus afin de contrer une tendance à vouloir produire une théorisation qui m'éloignerait de ma pratique. C'est donc par le biais de la description du geste de faire que je joins la partie théorique à la création. On peut dire que j'ai adopté une méthodologie empirique et autopoïétique. Pour ce faire, le premier chapitre abordera la partie installative de ma pratique du dessin, par le biais des recherches en création des dernières années. Les stratégies du travail processuel mises en place dans l'installation seront examinées, de même que le positionnement anthropologique par lequel ma filiation aux pratiques féministes est liée. Alors que le second chapitre portera sur les interventions performatives de dessins, par une mise en contexte du travail, tant au plan des idées qui sous-tendent ces explorations qu'au plan de sa fabrication. J'y aborderai trois expériences performatives. Enfin, la conclusion traitera de la synergie des œuvres qui cohabitent dans l'espace du CDEx lors de l'exposition du mois de mai 2012. Je suis tout de même consciente que, bien souvent, ma réflexion emprunte la forme de certitudes et d'affirmations. Je tiens ici à souligner que les idées émises dans ce texte ne sont qu'en fait de simples pistes qui témoignent de questionnements qui m'habitent et d'une tentative de compréhension du monde dans lequel j'évolue, de même que des schèmes de pensée m'ayant été transmis. Une compréhension qui se veut, telle la création, en mouvement constant.\ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : dessin, intervention performative, art processuel, féministe, archaïsme, anthropologie, geste, quotidienneté