Détournement(s), autofiction et esthétique camp :exploration des identités queer dans ma pratique de l'installation

Ce texte tente d'agir comme une radiographie des questions qui sous-tendent ma pratique et des gestes qui la façonnent. Sous le rayon XX, ça interroge notre rapport à la construction identitaire. Ça questionne quels sont les mots et les images qui me donnent un visage, me permettent ou non une vie dans le corps social. Et dans un contexte post post post-11 septembre qui n'en finit plus, certains visages, certains corps n'ont pas la même valeur. Il y a ce mot, que ceux qui « savent » ont donné à la « différence » : c'est l'Autre. L'autre – tu me vois venir - c'est le fauteur de trouble social. C'est le mauvais, c'est le méchant. L'ennemi numéro 1, le diable alter-ego de ceux qui parlent au nom de tous – forcément. Sur ma radio donc, il y a des marques, surtout au niveau du cerveau. J'espère qu'on y sentira un pouls battant de questions qui pourraient ressembler à ça : « Au fait, ça joue quel rôle, un artiste? ». Et juste à côté : « ne pas oublier : le silence tue ». Hé oui, on meurt de cette maladie-là, plus que tu ne le crois. Parler au « je », c'est un prétexte et un lieu de pouvoir agir. Pour nommer les monstres en jeu me rattachant à ce que je connais un peu (il n'y a rien de moins agréable que de se faire enlever les maux de la bouche). Dans ce texte, l'écriture et la matière sont tour à tour des sondes, des pelles, des truelles. On est sur un chantier. Construction, destruction, fouille archéologique? Rien n'est moins sûr. Ce qui est certain, c'est que ça se passe entre les craques. Ça farfouille, ça déterre des trésors autant que des cadavres. Ça renifle les mensonges; ça rebâtit des histoires. J'exhume, j'exalte – entre parfum et charnier, dentelle et mortier.\ud Mots clés : \ud ___________________________________________________________________________\ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : art actuel, installation, dessin, vidéo, détournements, identité, autofiction, queer, esthétique camp