Dans sa trajectoire géopoétique, Sony Labou Tansi a donné au Brésil une place cruciale, à la croisée de sa posture (sa « gueule ») de riposte au « dialogue Nord-Sourd », des réalités de son « ventre » tropical, et de ses rêves d’espace hétérotopique. Ce tropisme brésilien emprunte le « mot de passe » emblématique de saudades à la correspondance que Sony échange avec Sonia (d’Almeida) à la suite de leur rencontre à Lomé en avril1982. La même année, à Paris, Sony fait une seconde rencontre décisive, avec le poète Thiago de Mello dont il fera son « père » amazonien, après avoir découvert en Sonia une « soeur » brésilienne. En remontant le cours des saudades, le Brésil, si proche par sa littérature, sa forêt et son fleuve luxuriants, lui appara...