Compte-rendu

Il existe différentes formes d'écrire un ouvrage de doctrine juridique. Le plus souvent, l'auteur se situe en dehors de l'objet qu'il analyse et démontre. Les éloges, les critiques et les propositions autour de l'objet se font en conservant une distance prudente, celle qui sépare l'auteur-observateur du thème à l'étude. Cette distance peut varier, comme peuvent également varier les perspectives d'analyse possible. Ce qui en revanche demeure invariable est que même l'observateur le plus incisif, passionné et méticuleux parvient difficilement à résoudre toutes les énigmes du thème examiné. Subsistent toujours des questions qui sont impossibles à comprendre depuis l'extérieur, même pour l'auteur le plus capable et le mieux armé. Dans le livre qui nous occupe, au contraire, le sujet et l'objet se trouvent du même côté de la réalité. Il n'y a pas de secrets entre eux. Le récit se fait à la première personne, et fait converger l'expérience personnelle et les opinions du juriste et du juge international avec l'évolution de la jurisprudence de la Cour interaméricaine des droits de l'homme (Cour IADH). Cette donnée simple mais décisive fait de ce livre une pièce de valeur singulière pour tous ceux qui s'adonnent à sa lecture, que l'on recommande tant aux étudiants avides, qu'aux juges étatiques, internationaux ou supranationaux, ou encore aux avocats des droits de l'homme ou aux chercheurs de n'importe quel domaine des sciences sociales, depuis les professeurs jusqu'aux (on le souhaite) hommes politiques. L'auteur est plus modeste : il mentionne seulement expressément parmi les destinataires potentiels les « usagers présents et futurs des mécanismes de protection internationale des droits de l'homme en général, et du système interaméricain des droits de l'homme en particulier » (p. 2). [Premier paragraphe du compte-rendu