Transformer l’espace de l’école en établissement au XIXe siècle: perspectives historiques françaises et britanniques

International audienceLes bâtiments scolaires ont tôt été l’objet d’attentions de la part des pédagogues, soucieux des conditions d’accueil et d’hygiène des enfants. Ces espaces sont progressivement pris en charge par les pouvoirs publics en France au cours du XIXe siècle et la réflexion sur ce que doit être un établissement scolaire devient une préoccupation du ministère de l’instruction publique. Les correspondances échangées entre les différents échelons de gestion de l’instruction publique attestent de l’intérêt porté au territoire scolaire compris notamment comme un espace hermétique à la ville. Ces établissements restent toutefois pour partie entre les mains des administrations locales et les libertés prises par rapport aux règlements généraux permettent de faire ressortir les caractéristiques jugées essentielles pour une école. Ce jeu d’acteur ne répond pas aux mêmes logiques du côté britannique où les impulsions centrales sont plus discrètes. Comparer les deux logiques ainsi que les établissements construits au cours du siècle dans ces deux pays montre cependant un même mouvement de ces écoles vers une abstraction relative du cadre urbain. L’impératif éducatif entraînerait la définition d’un territoire spécifique, dans laquelle, pour le XIXe siècle, sont davantage prises en compte les conceptions des décideurs plutôt que les besoins des occupants du lieu