: Les contradictions d'un théoricien ?

International audienceLa question modale occupe une place importante dans la Dissertation qui l’expose dans la lignée de la théorie médiévale des huit modes, appuyée sur Guido d’Arezzo et systématisée par les théoriciens de la deuxième réforme cistercienne. Dans les graduels et antiphonaires qu’il édite en plain-chant pour les moniales Augustines, Bénédictines ou Franciscaines (notamment en 1658, 1686 et 1687), Nivers n’applique cette doctrine que très partiellement. Il n’hésite pas à l’aménager par l’introduction du dièze, à remodeler, voire à recomposer intégralement de nombreuses pièces, et non des moindres. Les silences de Nivers sur les tons « irréguliers » et certaines associations syntaxiques atypiques qu’il se permet mettent en évidence un écart notable entre doctrine théorique et composition. Les livres de plain-chant destinés aux Bénédictins de Cluny révèlent quant à eux un troisième visage du musicien