ÉMERGENCES DU LANGAGE DANS LE SUIVI D'ENFANTS AUTISTES EN PSYCHOTHÉRAPIE

International audienceThe themes presented in this paper on emergences of language in psychotherapy of autistic children arise from the work of the group Emergences of Language of the CIPPA (International Coordination of Psycho-analytic Psychotherapists that occupy themselves with Autisitic Persons).This work throws light on the numerous particularities of the language of autistic persons. These can be understood as a compromise between the desire to speak and the inconscious defensive strategies to moderate the emotional intensity, to evade the sentiment of discontinuity or diminish the sensorial complexity, while launching oneself in verbal expression. We have observed they call on the experience of movement in the oral zone to support the emergences of language. We have also observed the phenomen on that groups can come out of muteness. We have analysed the sensorial factors that play a role in the difficulties of emergencies of language. Exchange with the families around these factors have favoured the development of language with different autistic children. Especially it concerns the experience of multiple break downs, the anxiety to collapse, the anxiety of separation, installation of adhesiveness, the question of the phantasies on origin, the differenciation of generations, referral to a third person and in some cases bilinguism. Sometimes the emergencies of language arise out of the absence of a nearby person, if this absence is felt as a lack, not as effacement.As a precondition for the emergence of language in psychotherapy or orthophonic therapy, we stress the importance of investing the oral area. It's investment in the body image is a precondition to emergence of verbal language.For the autistic child to acquire a sense of his identity so that it favours emergencies of oral or written language, we underline that therapy needs to be based on what the autistic child spontaneously offers as original contribution, the place of playing in space and the necessity to preserve a transitional space.Les thèmes présentés dans cet article sur les émergences du langage dans le suivi d'enfants autistes en psychothérapie sont issus des travaux du groupe Emergences du langage de la CIPPA (Coordination Internationale de Psychothérapeutes Psychanalystes s’occupant de personnes avec Autisme). Ces travaux mettent en évidence de nombreuses particularités du langage des personnes autistes. Elles peuvent être considérées comme des compromis entre le désir de parler et des stratégies défensives inconscientes pour atténuer l’intensité émotionnelle, éviter les éprouvés de discontinuité ou diminuer la complexité sensorielle, tout en se lançant dans l'expression du langage verbal. Nous avons observé le recours à des éprouvés de mise en mouvement de la zone O.R.L. pour soutenir les émergences du langage. Nous avons rencontré des phénomènes groupaux de démutisation.Nous avons analysé des facteurs sensibles impliqués dans les difficultés d'émergences du langage. Des échanges avec les familles autour de ces facteurs ont favorisé le développement du langage chez différents enfants autistes. Ils concernent particulièrement les expériences de ruptures multiples, les angoisses d'effondrement, les angoisses de séparation, l'installation en adhésivité, la question des fantasmes originaires, la différenciation des générations, la référence à un tiers et dans certains cas le bilinguisme. Parfois les émergences du langage surviennent lors de l'absence d'un proche si cette absence est vécue comme un manque et non plus comme un effacement.Comme condition d'émergence du langage tant en psychothérapie que dans le cadre de suivis en orthophonie, nous avons précisé l'importance de l'investissement dans l'image du corps de la zone O.R.L. Son investissement dans l'image de son corps est une condition d'émergence du langage verbal. Enfin pour que l'enfant autiste s'approprie le sens de son identité et que cela favorise les émergences du langage oral ou écrit, nous avons souligné que la thérapie peut s’appuyer favorablement sur l'originalité de ce que propose l'enfant autiste, sur la place des jeux dans l'espace et sur la nécessité de préserver un espace transitionnel