Insalubrité et renouvellement du cadre bâti

L'ANHI a été intégré en 2004 par Al Omrane, organisme créé par regroupements successifs de plusieurs sociétés pour devenir l’opérateur spécialisé de l’Etat marocain dans le secteur de l’habitat et de l’aménagement.International audienceWe work under the influence of a concept of insalubrity built in the nineteenth century. A hygienist ideology developed with the scientific guarantee of the scientific progress of the nineteenth century. Without denying the immense urban improvements brought about by hygiene, it is nevertheless necessary to go beyond the technical-sanitary conception that comes from this mental production and to articulate it to the cultural dimension that it conceals.Indeed, while sanitary regulations constitute a good safeguard for the habitability of housing, it is necessary that this rule respects, in addition to the physical integrity of the people, the fundamental traits of their culture. This is demonstrated by the analysis of the application of these rules, elaborated in the Western context and barely adapted in the economic plots of Morocco. It highlights both the perverse effects of these rules, which have become norms, at the level of external spaces (residual spaces imposed by prospects between buildings), as well as the diversions to which they lead in dwellings (substitution of an interior space, M'rah, on the off-center patio).However, the solution is not to abolish the rule, but to ensure that standards are developed that are appropriate to both the universal and specific requirements of urban ecology in a particular geographical and cultural area.Nous travaillons sous l'emprise d'un concept d'insalubrité construit dans le XIXe siècle occidental. Une idéologie hygiéniste s'est en effet développée avec la caution scientifique des progès scientifiques du XIXe. Sans nier les immenses améliorations urbaines qu'a entraînées l'hygiénisme, il est cependant nécessaire de dépasser la conception technico-sanitaire qui est issue de cette production mentale et de l'articuler à la dimension culturelle qu'elle a mise dans l'ombre.En effet, si la réglementation sanitaire constitue un bon garde-fou pour ménager l'habitabilité du logement, encore faut-il que cette règle respecte, en plus de l'intégrité physique des personnes, les traits fondamentaux de leur culture. C'est ce que démontre l'analyse de l'application de ces règles, élaborées dans le contexte occidental et à peine adaptées dans les lotissements économiques du Maroc. Elle met en évidence tant les effets pervers qu'entraînent ces règles, devenues normes, au niveau des espaces extérieurs (espaces résiduels imposés par les prospects entre immeubles), que les détournements auxquels elles conduisent dans les logements (substitution d'un espace en second jour, le m'rah, au patio excentré).Cependant la solution n'est pas de supprimer la règle, mais de veiller à élaborer des normes appropriées aux exigences à la fois universelles et spécifiques de l'écologie urbaine, dans une aire géographique et culturelle particulière