La Tunisie à l'épreuve de la territorialisation Réalités et perspectives du modèle de développement territorial

Présentée par Ines LABIADH Thèse dirigée par Bernard PECQUEUR et co-encadrée par Pierre-Antoine LANDEL préparée au sein du Laboratoire PACTE-Territoires dans l'École Doctorale Sciences de l'homme, du politique et du territoire Thèse soutenue publiquement le 3 mai 2017In Tunisia, the development was always a State affair. Through his devolved public bodies, he watches the application of his programs in the various infranationals scales. Since the independence, these programs for the greater part heirs of the strategies and northern policies, failed, in particular in the difficult areas with strong natural and socioeconomic constraints. The long and deep marginalization coupled with the incapacity of public authorities to solve the problems in these areas led to a popular revolt in the disadvantaged zones where the margins of operation and the possibilities of decision-making by the local actors are the most limited. The revolution expresses the saturation of public policies and the necessity of giving free rein to the dynamism of territories and local authorities to think of their own development. Especially that number of territorial dynamics prove their benefit by consensual mechanisms of valuation and construction of the resources and wealth. So, this thesis analyzes the emergence of the experiences of territorial development in Tunisia and questions their elements of strength and weakness. She also allows to reflect about the today and tomorrow’s status of territories and on the role that they should play in the reinvention of the development practice. This work proposes in this regard, to approach the revolution as a historic moment and the democratic transition process like a opportunity to be seized by territories to put in the service of their populations the wealth of their human resources and their heritages and resources. The analysis of terrain, practices of the actors and the contributions of the revolution allows us to examine all these aspects.En Tunisie, le développement a toujours été une affaire de l’Etat. A travers ses organismes déconcentrés, il veille à l’application de ses programmes aux différentes échelles infranationales. Depuis l’indépendance, ces programmes pour la plupart héritiers des stratégies et politiques nordistes se sont soldés par un échec, en particulier dans les zones difficiles à fortes contraintes naturelles et socio-économiques. La marginalisation longue et profonde couplée à l’incapacité des pouvoirs publics à résoudre les problèmes dans ces zones ont conduit à une révolte populaire dans les zones défavorisées, où les marges de manœuvre et les possibilités de prise de décision par les acteurs locaux sont réduites au plus bas. La révolution reflète la saturation des politiques publiques et la nécessité de laisser libre cours au dynamisme des territoires et des collectivités locales pour penser leur propre développement. Certaines dynamiques territoriales ont, d’ailleurs, réussi à faire leur preuve à travers des mécanismes consensuels de valorisation et de construction des ressources et des richesses. Ainsi, cette thèse analyse l’émergence des expériences de développement territorial en Tunisie et questionne leurs éléments de force et de faiblesse. Elle permet aussi de réfléchir sur le statut d’aujourd’hui et de demain des territoires et sur le rôle qu’ils devraient jouer dans la réinvention de la pratique du développement. Ce travail propose à cet égard, d’aborder la révolution comme un moment historique et le processus de transition démocratique tel une opportunité à saisir par les territoires pour mettre au service de leurs populations la richesse de leur capital humain et de leurs patrimoines et ressources. L’analyse de terrain, des pratiques des acteurs et des apports de la révolution nous permet d’examiner tous ces aspects