Populations pionnières et métissage en Guyane (1680-1737)

Le métissage, présent dès le début de la colonisation, concerne progressivement l’ensemble des habitations du territoire. Conjugué avec affranchissement et liberté, il donne lieu à une prise en compte d’une réalité sociale nouvelle par les autorités administratives à travers dénombrements et actes d’état civil. Parallèlement à un métissage de fait, une population libre et métisse légale s’installe sur les marges géographiques de l’espace colonial guyanais. L’isolement du territoire, à l’écart des grands axes de circulation atlantique induit le recours aux ressources locales, à un métissage au quotidien pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants. La situation continentale d’un espace colonial en devenir, son étendue, facilitent le développement d’un front pionnier.Les données chiffrées attestent d’une population libre et métisse en lente croissance.Les premières générations pionnières inventent de nouveaux modes d'être au monde, accouchant d’une société différente, tout autant éphémère et en transformation. Ce processus de créolisation, toujours en gestation depuis plus de trois siècles, connaît des accélérations brutales en lien avec les vagues migratoires tant officielles qu'officieuses qui se sont succédées