L’origine religieuse des droits de l’homme. : Le christianisme face aux libertés modernes

International audienceLa question de la définition des fondements religieux et/ou philosophique des droits individuels de l’homme proclamés à la fin du XVIIIe siècle, en Amérique puis en France, n’a cessé de passionner les penseurs de la modernité politique, de la Révolution française jusqu’à nos jours. Au lendemain de l’ébranlement constitué par la « révolution des droits de l’homme », pour reprendre le beau titre de l’ouvrage de Marcel Gauchet, les différents christianismes ont eu à se positionner face à cette idéologie libérale devenue dominante dans les sociétés modernes en voie de sécularisation. Alors que le calvinisme francophone s’est immédiatement senti des affinités électives avec les théories des droits individuels qui lui semblaient découler de sa défense de la liberté de conscience, le catholicisme, privilégiant sa propre théorie des droits naturels, les a vivement combattus. En condamnant une pensée humaine jugée trop orgueilleuse, le magistère catholique a longtemps subordonné les droits des hommes à leurs devoirs et aux droits premiers de Dieu. Le ralliement catholique à la doctrine de la liberté religieuse au lendemain de la seconde guerre mondiale et le rappel renouvelé de la pensée calviniste au fondement essentiellement divin de la réalité humaine ont permis un rapprochement confessionnel sur la base d’un véritable œcuménisme des droits de l’homme. Mais cette nouvelle compréhension religieuse des droits de l’homme est-elle vraiment la même que celle, laïque et juridique, défendue par les instances internationales qui lui sont dédiées ? C’est à ce travail de clarification que le présent ouvrage est également consacré