La Bête du Gevaudan, l'animal pluriel (1764 - 1767)

En 1764, un fléau s’abat sur le Gévaudan . Un animal sème la terreur et tue ou blesse plus de deux cent cinquante personnes. Dans cette région où la superstition est chose commune, on élabore des plans de chasse et l’Eglise ordonne des prières publiques. La traque qui dure trois ans (1764-1767) ne donne pas de résultat. La bête est tuée, presque par hasard, par Jean Chastel, un paysan local, le 19 juin1767. L’histoire de la Bête du Gévaudan expose d’une façon très claire les antagonismes propres au XVIIIè siècle : la logique face à un monde imaginaire où le sujet appréhende le réel grâce aux symboles religieux et aux sortilèges. Ainsi, et cela d’une façon mimétique, on retrouve en Gévaudan l’opposition majeure du dix-huitième siècle : la croyance contre la raison. A travers une lecture attentive des archives doublée d’une étude de terrain , je vais tenter de découvrir si, à une époque où la Science propose un nouveau paradigme, les croyances attachées à cet animal sont nouvelles ou si elles procèdent d’une réalité plus ancienne. Dans le but d’être le plus complet possible, ce travail sera réalisé de façon sectorielle. Ainsi, les croyances du Tiers Etat et celles de la noblesse seront analysées en fonction du cadre médiatique, historique et culturel dans lesquelles elles se développent. Enfin, les croyances mises en évidence feront l’objet d’une étude propre, cela au regard de l’évolution de la théologie. En procédant de la sorte, j’espère pouvoir répondre à la question posée de manière adéquate et ainsi résoudre ma problématique