La réception du livre de Qohélet (Ier-XIIIe s.)

International audienceShort writing of wisdom, whom author and receivers remain almost unknown, Qoheleth carries a universal message; late integrated in the canon of the Hebrew Bible, late translated in Greek, this book also addresses the textual and theological questions asked by the gradual establishment of the biblical corpus. The study of its reception is therefore particularly interesting: after a few openings on its place in Judaism and Islam, this study goes through the writings of the Greek, Latin and Syriac Church Fathers, in which the Ecclesiastes, part of the Salomonian trilogy together with the Proverbs and the Song of Songs, is given a rich interpretative tradition, both in the form of exegetical chains and dedicated comments. Interest for this book goes on in the Middle Ages, where it is alternately a step towards mystical contemplation or a source of political thoughts. These various readings show, if proof were needed, that the weary pessimism of the Ecclesiastes is not a completion point, but a paradoxal stimulation for the human thought.Bref écrit de sagesse, à l’auteur et aux destinataires problématiques, Qohélet est porteur d’un message universel ; intégré tardivement au canon de la Bible hébraïque, traduit tardivement en grec, il permet également d’aborder les questions textuelles et théologiques posées par la constitution progressive du corpus biblique. Aussi l’étude de sa réception est-elle particulièrement intéressante : après quelques ouvertures sur sa place dans le judaïsme et l’islam, le présent ouvrage offre un parcours à travers les écrits des Pères de l’Église grecs, latins et syriaques, chez qui l’Ecclésiaste, partie intégrante de la trilogie salomonienne avec les Proverbes et le Cantique des Cantiques, fait l’objet d’une riche tradition interprétative, tant sous la forme de chaînes exégétiques que de commentaires dédiés. L’attention portée à ce livre ne se dément pas au Moyen Âge, où il est tour à tour étape vers la contemplation mystique ou source de réflexions politiques. Ces lectures très diverses montrent, s’il en était besoin, que le pessimisme désabusé de Qohélet n’est pas un point d’achèvement, mais un stimulant paradoxal de la pensée humaine