Lutte contre les insectes bioagresseurs en agriculture. Changer d'échelle : de la parcelle au paysage

International audienceOver the last 20 years, insect pest pressure on agriculture has been increasing. This growing pressure is explained by the expansion of monocropping and the intensification of farming practices, which are altering landscapes and reducing biodiversity. It is reinforced by climate change, which causes tropical insects to migrate to temperate zones and modifies insect biology. Controlling this growing pressure while reducing or ending pesticide application implies no longer acting solely at field level, but also at landscape level. This scale change makes it possible to use biodiversity to regulate pests, and also to coordinate stakeholder practices, as shown by attempts to control sugarcane and cotton plant pests. However, it requires detailed knowledge of the interactions between pest populations and their natural enemies, and also between landscape components, biodiversity and human activities, which opens up new avenues for transdisciplinary research.Depuis une vingtaine d'années, la pression des insectes bioagresseurs sur l'agriculture augmente. Cette pression croissante s'explique par l'extension des monocultures et par l'intensification des pratiques culturales, qui modifient les paysages et réduisent la biodiversité. Elle est accentuée par le changement climatique, qui favorise les migrations des insectes tropicaux vers les zones tempérées et modifie la biologie des insectes. Lutter contre cette pression croissante, tout en réduisant ou en arrêtant l'usage des pesticides, suppose d'agir non plus seulement à l'échelle de la parcelle mais aussi à celle du paysage. Ce changement d'échelle permet de tirer parti de la biodiversité pour réguler les bioagresseurs, et aussi de coordonner les pratiques des acteurs, comme le montre la lutte contre les bioagresseurs de la canne à sucre et du cotonnier. Il suppose toutefois de s'appuyer sur une connaissance fine des interactions entre d'une part les populations de bioagresseurs et leurs auxiliaires, et d'autre part les composantes du paysage, la biodiversité et les activités humaines, ce qui ouvre de nouveaux champs de recherche transdisciplinaire