Le développement des coopératives de services de santé au Québec les conditions de création et d'émergence

Depuis le début des années 1990, le Québec évolue dans un contexte de changements organisationnels au niveau du système de santé. L'absence de soins médicaux appropriés dans plusieurs régions, la crise des finances publiques, la demande de participation et d'autonomie de la part des usagers et des employés de la santé dans les années 19801 et la contestation de la légitimité de l'intervention de l'État providence sont autant d'éléments qui l'affectent. Les coûts qu'il entraîne sont de plus en plus difficiles à justifier. Il faut agir le plus rapidement possible pour ne pas risquer de perdre cet atout si précieux dont s'est dotée la population dans les années 1970, soit un système de santé accessible et universel. En 1997, la population du Québec doit composer avec une réforme qui semble être, aux yeux de la majorité des acteurs, des plus radicales mais qui s'avère également être inévitable. On réalise qu'il ne faut pas uniquement modifier les structures organisationnelles mais qu'il faut également concentrer les efforts pour modifier la culture des Québécois à l'égard de l'utilisation qu'ils en font. La réforme ne peut et ne doit pas être considérée comme une application strictement monétaire. Bien évidemment, l'élément déclencheur fut la crise des finances publiques mais derrière elle se cachent des maux beaucoup plus profonds. Un système de santé universel et accessible exige une responsabilisation des utilisateurs ainsi que de tous les acteurs face aux coûts qu'il entraîne et à sa gestion. Sa gestion ne peut plus être uniquement confiée à l'État mais doit être partagée entre ce dernier et la société consommatrice. Il faut redonner à la population un pouvoir qui s'était sûrement et efficacement glissé entre les mains des producteurs de services