La Guerre Du Liban À/Et L\u27Écran Des Souvenirs Dans: Le Jeu Des Hirondelles Et Je Me Souviens Beyrouth De Zeina Abirached

Cet article examine deux récits graphiques de Zeina AbiRached dans lesquels l\u27artiste se penche sur des souvenirs d\u27enfance précis, vécus dans son immeuble de la rue Semaani situé près de la ligne de démarcation qui scinde Beyrouth en deux pendant la guerre (1975−1990). Le but de cette étude est d\u27analyser le succès et les limites de l\u27effort mnémonique en l\u27absence d\u27un projet national de mémorialisation qui offrirait un récit cohérent du cataclysme. À travers l\u27examen de l\u27espace (qu\u27il soit conçu, vécu ou illustré), nous soutenons que le véritable traumatisme engendré par le conflit armé est loin d\u27être guéri, voire que la narration recourt à des procédés complexes et variés pour en éviter la mention. En ce sens, et comme l\u27affirme Freud à propos du souvenir-écran, les épisodes narrés dans les deux œuvres représentent autant d\u27histoires qui permettent de déjouer l\u27angoisse générée par la guerre et son souvenir