Elèves et enseignant face aux étrangetés culturelles.: Réflexions à partir de Chemin-d’école de Patrick Chamoiseau

International audienceLa question de la traduction et de l’interprétation des références culturelles est généralement posée dans un cadre où il s’agit de passer d’une langue à l’autre, mais qu’en est-il lorsque les difficultés ne viennent pas de la langue elle-même, mais de l’étrangeté des réalités qu’elle décrit ? Autrement dit, lorsque la langue est connue, mais qu’elle véhicule des références culturelles étrangères ou marquées par une forte altérité. Cette situation se trouve représentée de différentes manières dans la littérature elle-même, dès lors que l’auteur a conscience qu’il s’adresse à des lecteurs qui ne partagent pas son univers de référence. Chemin d’école de Patrick Chamoiseau a l’originalité de mettre en scène des élèves martiniquais et leur professeur confrontés à l’exotisme des images et des réalités « françaises » évoquées dans leurs livres de lecture scolaire. Nous proposons dans cette communication de nous interroger sur les difficultés de compréhension des implicites textuels revoyant à des réalités culturelles inconnues en nous situant dans deux cadres d’enseignement différents où les textes littéraires servent de support.Nous présenterons d’abord la situation d’un incipit romanesque dont les références culturelles typiquement françaises doivent être explicitées dans un cours de FLE, puis nous nous attarderons sur l’exemple de Chemin-d’école où le regard du « négrillon », élève en Martinique, inverse le sens habituel de l’étrangeté culturelle et fait prendre conscience de la convention qui s’attache à des références apparemment familières et du caractère construit des implicites associés aux évaluations les plus banales