Le « transsexualisme », entre normes sociojuridiques, normes de santé et normes de genre

L’énoncé de « pratiques à risque » et de pathologies à propos du « transsexualisme » tend à maintenir le contexte d’une norme de santé sur la base d’une majorité « normale » expurgée des singularités minoritaires et générant des politiques ciblées mais conditionnelles, délivrées à partir d’expertises. Leur justification économique permet de dissimuler la violence des dimensions idéologiques qui s’affrontent de part et d’autre du « sain » et du « pathologique ». Les trans sont au centre de ces deux conceptions et semblent en payer le prix. D’un côté une vision tolérante (luttes contre les discriminations, égalité des droits) de l’autre une vision pathologisante conditionnant le cadre de la prise en charge et composant une « prise en charge » définie à partir d’une conception psychopathologiste protégée par un « bouclier thérapeutique » et les normes binaires de genre.The statement of “risky practices” and of pathologies about “transsexualism” maintains the context of a standard of health based on a majority said to be “normal”, expurgated of the minority peculiarities and generating targeted but conditional policies delivered from expertises. Their economic justification allows to hide the violence of the ideological dimensions which are in confrontation on both sides of the “healthy” and the “pathological”. Trans are at the center of these conceptions and seem to pay the price. On one side a tolerant vision (fights against discrimination, equal rights), on the other side, a pathologizing vision conditioning the frame of the coverage and making up a “coverage” defined from a psychopathologist conception, protected by a “therapeutic shield” and binary standards of gender