The cosmetics of conservation: The Nature Conservancy of Canada goes ranching in Southwestern Alberta

In 1997, the Nature Conservancy of Canada (NCC) came to the southwestern corner of Alberta as a complete stranger. Within a decade, however, the organization was the largest landlord, having bought most of the landscape on the eastern side of the Waterton Lakes National Park. Thus was born the largest private conservation initiative in Canada at the time. Key to its success was an alliance with ranchers who were contracted as tenants in return for selling their ranch. With science on its side and ranchers having refashioned themselves as conservationists, the NCC declared that a unique landscape with a wealth of iconic species had been protected. This thesis demonstrates that aside from bringing together unlikely protagonists, the alliance did not remotely generate in practice what it advertises. To begin with, there is no consensus amongst experts that conservation has any prospect where a livelihood dependent on livestock is expected to coexist peacefully with large predators like grizzly bears and wolves. I explain how scientific findings may vary in concert with the dispositions and affinities of the science-makers themselves, and that land-users as well as conservationists select them strategically to advance their respective agendas. I make a case that the cosmetics of conservation gloss over contradictions on several fronts. Disguise is a default manoeuvre when the inflow of money depends on the public perception that donations produce prompt results. The NCC therefore promotes the idea that the accumulation of property rights is ipso facto a guarantee of conservation. This may be the case where human activities are curtailed, but not where interspecies coexistence is mandated. Yet innovative practices have emerged despite the apparent stalemate, and a multi-sited ethnography reveals the dynamics of place that stifle innovation in some places and foster it in others. Discretion perhaps being the better part of valor in conservation, the NCC is locally a silent partner at the moment, but it has positioned itself as a future land-use broker. As I elucidate, the predicaments of this 'working landscape' are so entrenched that it may end up gentrified in the name of conservation.Lors de son arrivée dans le coin Sud-Ouest de l'Alberta en 1997, Conservation de la nature Canada (CNC) était un parfait étranger. Cependant, au cours d'une décennie, cet organisme est devenu le plus important propriétaire local grâce à l'achat de la majorité des terres adjacentes à l'est du Parc national des Lacs-Waterton. Ainsi est née la plus grande initiative de conservation privée au Canada existant à l'époque. La clé de son succès fut une alliance avec des éleveurs qui auront accepté de vendre leur ranch en échange de longs contrats de location par la suite. La science étant de son côté et les éleveurs s'étant nouvellement voués à la conservation, CNC proclame la protection d'un territoire unique avec une abondance d'espèces emblématiques. Cette thèse démontre que, à part le rassemblement de protagonistes improbables, les résultats concrets de cette alliance ne tiennent pas du tout les promesses de la publicité. D'abord, il n'existe aucun consensus parmi les experts sur la viabilité de la conservation lorsqu'un mode de vie axé sur l'élevage des animaux doit coexister paisiblement avec de grands prédateurs comme les grizzlis et les loups. Je précise comment les dispositions et les affinités des chercheurs compromettent les résultats scientifiques et explique qu'à la fois les éleveurs et les personnes qui travaillent pour la conservation effectuent un choix stratégique parmi ces résultats afin de promouvoir leurs intérêts respectifs. Je soutiens que la façade de la conservation dissimule des contradictions de plusieurs manières. Le déguisement s'avère la stratégie par défaut lorsque l'entrée d'argent dépend de la rapidité avec laquelle les dons produisent des résultats selon la perception du public. Par conséquent, CNC promeut l'idée qu'accumuler les droits de propriété constitue ipso facto une garantie de conservation. Il est possible que cela soit le cas lorsqu'il est possible de restreindre les activités humaines sans créer de controverse, mais pas quand ces droits imposent la coexistence entre bétail et grands prédateurs. Néanmoins, des pratiques novatrices émergent malgré cette impasse; la présente ethnographie multi-site révèle la dynamique des lieux qui étouffe l'innovation dans certains lieux et qui la favorise dans d'autres. Parce que dans le milieu très politicisé de la conservation, la prudence semble être mère de sûreté, CNC s'est soumis à un rôle d'associé local tacite, mais il garde néanmoins un pouvoir qu'il pourra réactiver au moment propice. Je maintiens que les circonstances fâcheuses de ce « territoire en exploitation » (« working landscape ») sont si bien enracinées que la gentrification pourrait être le résultat éventuel de cette initiative de conservation