POLITIQUES URBAINES ET LEURS EFFETS SOCIO-SPATIAUX SUR LES PRATIQUES ET LES REPRESENTATIONS DES HABITANTS : LE CAS DU QUARTIER DES 1276 LOGEMENTS A ANNABA (ALGERIE)

articleDepuis la fin des années 1970, la politique algérienne en matière d’urbanisation se comprenait principalement, dans l’emprunt des figures des politiques d’habitat social, bien répandue en France, à savoir les grands ensembles collectifs. Recoupant les symboles d’un bien-être social pour la catégorie des ouvriers, l’Algérie a choisi ce type d’habitat pour le rendre accessible au plus grand nombre et pour le distinguer, comme un avantage social des travailleurs. Mais, cette politique était mise en œuvre surtout pour absorber les flux migratoires qui saturaient les villes, comme à Annaba, où les migrations étaient une conséquence inévitable de la politique publique d’industrialisation de la ville en 1967. L’évolution extrêmement rapide et non maitrisée des effets de cette politique, sur l’étalement urbain à l’ouest et au sud de la ville ravive et accentue les divisions de la ville. La reproduction des divisions de la ville est davantage accentuée par l’absence d’une « vision globale du développement urbain de l’agglomération » (Madani, 2002), induisant la multiplicité des ZHUN , comme instrument essentiel de la croissance urbaine. Ces ZHUN, grands ensembles de logements collectifs, conçues selon les disponibilités foncières et sans réelle articulation avec la ville existante ont donné lieu à « des configurations urbaines éclatées » (ibid.).La cité des 1276 logements, communément appelée les Allemands est le premier ensemble d’habitat social, qui a été construit dans la période de postindépendance. Il se situe dans la ZHUN de la Plaine Ouest. Dans notre réflexion, nous nous demandons quelles sont les conséquences des politiques urbaines au sein de ce quartier ? Des politiques qui ont conduit à construire de façon massive et rapide pour pallier à l’urgence en matière de logement