Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, Nkrumah, Houphouët et Senghor sont de ceux qui, outre d’avoir marqué d’une empreinte durable leurs pays respectifs, peuvent être qualifiés de leaders parmi les leaders d’une Afrique perturbée par la colonisation et préoccupée par les défis de l’indépendance. Mais qu’ont-ils fait relativement à un de ces défis qu’est l’unité africaine ? Un constat s’impose avec vigueur à cet égard : l’union des Etats africains n’ayant été réalisée, c’est que ces « pères des indépendances » ont échoué en cette matière. Mais, de Nkrumah à Houphouët en passant par Senghor, le réquisitoire ne présente pas la même gravité. Le Ghanéen est, de toute évidence, convaincu de l’idéal d’unité ; il y a cru jusqu’au bout, seulem...