Histoire de l’écrit au Moyen Âge

National audienceTenter une histoire sociale des acteurs de l’écrit parisiens impliquait de cerner et de suivre dans le temps leurs profils (genre, âge, résidence, origine géographique et sociale), leurs parcours (formation, pluri-activité éventuelle, offices successifs), leurs places institutionnelles, les rapports sociaux, en particulier hiérarchiques, qui structurent leur acti¬vité d’écriture, leurs rémunérations, leurs pratiques familiales (relations de parenté, mariages etc.), leurs éventuels regroupements (métiers, confréries), leurs pratiques de dévotion et leurs comportements spirituels (en particulier leurs choix funéraires), voire leurs goûts, tout ceci sans présupposer une unité de groupe autre que l’activité même d’écriture. Le cadre socio-institutionnel de production de l’écrit peut être divers. Qui commande l’écrit ? Qui écrit ? Pour qui et quels usages ? Selon quelles procédures ? Comment qualifier les liens entre le commanditaire de l’écrit et le scribe, ne se nouent-ils pas à l’intérieur d’autres liens ? Ce questionnaire vise ainsi à saisir les personnes en tant qu’elles sont prises dans des activités, des rapports marchands, des réseaux, des organisations, des liens de pouvoir, des relations d’amitié, de collaboration, d’échange, de solidarité, de clientèle etc. La tâche est difficile, car ces acteurs s’effacent le plus souvent devant les commanditaires de leurs écritures : en général, on connaît mal les cartularistes. Mais au bas Moyen Âge, les choses sont un peu différentes et la tâche n’est pas totalement impossible, spécifiquement à partir du XIVe siècle quand certains de ces acteurs de l’écrit gagnent en visibilité. Les articles qui composent le dossier ici publié sont issus d’un séminaire du groupe de travail sur Paris au Moyen Âge organisé pendant l’année 2010-2011 à l’IRHT par Caroline Bourlet, Boris Bove et Julie Claustre et consacré aux « acteurs de l’écrit à Paris : scribes, clercs, greffiers, notaires, écrivains, etc.