Une forteresse de l'âge du Bronze : Corse, Corse-du-Sud, Levie, Cuccuruzzu-Murato: Rapport de fouille

La tenue d’une fouille préventive en 2015 sur le Casteddu di Cuccuruzzu, un site déjà étudié successivement par R. Grosjean et F. de Lanfranchi dans les années 1960 et 1970, a permis de réaliser des observations sur les sociétés de la Protohistoire des zones montagneuses du sud de la Corse. Les travaux ont concerné trois secteurs et ont visé à préciser la connaissance de cette forteresse. Le secteur 1 est celui de l’entrée secondaire de l’enceinte. Cet aménagement datant des années 1960, la fouille a permis de déterminer sur quoi il avait été édifié : un diverticule droit muni d’un chevet, pris entre deux tronçons d’enceinte, assez similaire aux aires couvertes de l’enceinte sud. Mobilier et datation illustrent un fonctionnement et un effondrement de cette structure durant ou peu de temps après la première moitié du Bronze final (1 200-1 000 av. J.-C.). Une caractérisation géochimique des vaisselles du niveau d’utilisation a fourni des indications inédites sur les contextes de production, montrant que les récipients les plus investis techno-esthétiquement étaient vraisemblablement fabriqués sur un autre site. Les gros récipients semblent en revanche de production locale. Sur le secteur 2, face à l’entrée de la torra, il a été possible d’observer un remblai terrassé, aménagé durant la fouille des années 1960. Sous ce niveau, des structures protohistoriques, mal conservées et également datées du Bronze final, ont été observées. Parmi le mobilier, on signale l’identification d’un vase à décor peint. L’étude du secteur 3, situé au sud du rempart méridional, a concerné un dallage superficiel, une fosse et un foyer, dont la position sur la sente empruntée par les visiteurs impactait leur conservation à moyen terme. Elle a montré que ces structures étaient contemporaines de la maisonnette se trouvant à 20 m au sud du site et dataient donc de la fin du XIXe siècle.L’opération a également consisté à compléter le relevé topographique du site et à fournir un inventaire des réfections architecturales qui y ont été pratiquées, qu’elles soient d’âge protohistorique ou datées du XXe siècle.Au-delà des considérations particulières sur les trois zones d’étude, la fouille a permis de réaliser des observations sur le fonctionnement d’une fortification corse de l’âge du Bronze