Les compétences numériques des étudiants face aux pédagogies de l'enseignement supérieur : se confronter aux résultats d'une enquête sociologique

International audienceAu-delà d’avoir profondément modifié la relation des individus à l’enseignement et à l’apprentissage, le numérique a induit un changement de leur rapport à la connaissance (Kaplan, Marchandise et Fourquet-Mahéo, 2015, p. 35). Or pour que les étudiants s’approprient les situations d’apprentissage proposées par les pédagogies innovantes, il est nécessaire que l’ensemble des acteurs (étudiants, enseignants) dispose d’un minimum de compétences numériques (Papi, 2012).Comment et dans quelle mesure peut-on s’appuyer sur la formation au numérique au sein des établissements d’enseignement supérieur pour introduire des pédagogies innovantes ? Nous proposons de répondre à ce questionnement en nous référant essentiellement à (1) une récente enquête sociologique menée auprès d’étudiants et d’enseignants à propos de leur vécu concernant les formations C2i. Nous mobiliserons également (2) nos expériences et pratiques d’enseignants.Notre proposition de communication vise à analyser les principaux résultats de la recherche que nous avons réalisée dans le cadre de l’évaluation du dispositif C2i en nous appuyant sur nos expériences d’enseignants. « Les évolutions technologiques et pédagogiques en matière d’éducation sont plus que jamais liées aux évolutions de la société ; l’enjeu des TICE dépasse amplement le strict cadre de l’école » (Cornu, 2003). Ainsi, on s’attend, a priori, à ce que les compétences développées par les étudiants, dans leurs usages personnels, soient transposables à l’ensemble des contextes réclamant des compétences numériques (universitaire, professionnel, etc.). Des éléments empiriques contradictoires tendent pourtant à nuancer ce présupposé. On constate des difficultés, de la part de cette population, à se saisir des plateformes d’enseignements à distance, des difficultés à mobiliser les outils bureautiques pour les travaux académiques et dans un cadre professionnel à venir, etc. Dans quelle mesure un dispositif comme le C2i permettrait-il de réduire l’écart entre des usages profanes, principalement communicationnels, et des attentes académiques qui visent à développer une plus grande autonomie dans leurs usages quel que soit le contexte