Aménagement urbain et marginalisation socio-spatiale. L’exemple des migrants roms à Turin

International audienceThe marginalisation processes that affect Roma migrants in Turin are not only the effect of specific policies such as nomads’ camps – campi nomadi – or housing integration programs, but also of their interactions with urban planning. The aim of this article is therefore to analyse the relationships that could exist between the creation of nomads’ camps, urban planning and the development of informal settlements. Rather than the ambivalent character of specific policies, our analysis shows that the existence of informal settlements does not depend only on Roma migrants settling practices, but can be considered as an intended effect of local planning policies. Taking into account local planning policies comes out to be a basic step to de-label the “Roma issue” and place it in a broader urban framework, concerning the accessibility and liveability of cities and the non-marginalization of people rather than of spacesLes processus de marginalisation qui affectent les migrants Roms à Turin ne résultent pas seulement des politiques qui les visent directement (les campi nomadi, les programmes d’insertion au logement), mais d’une combinaison de ces politiques « sur mesure », avec notamment la planification urbaine. C’est en tout cas ce que cet article s’attache à montrer en analysant les relations qui peuvent exister entre la mise en place des campi nomadi, les politiques d’aménagement locales et le développement des établissements informels. Plus que le caractère ambigü et ambivalent des politiques spécifiques, cette analyse montre que l’existence d’établissements informels et précaires ne dépend pas que de dynamiques qui seraient le fait des migrants, mais peut être assimilé à un effet « voulu » de la planification. Cette prise en compte de l’aménagement est primordiale pour décloisonner la « question rom » et la resituer dans une réflexion plus large sur l’accessibilité et l’habitabilité des villes, ainsi que sur les dynamiques de dé-marginalisation, non tant des espaces que des personne