Sur quelques manifestations du clause linkage en français parlé : parallélismes et regroupements

Nous évoquons dans cette publication quelques aspects du « clause linkage » en français oral contemporain, en nous fondant sur certains acquis récents de la linguistique sur corpus, et en formulant quelques propositions nouvelles. Nous nous fondons sur l'idée selon laquelle l'étude des relations grammaticales qu'entretiennent les divers éléments d'un énoncé ne peut pas se limiter à la description de leurs relations de dépendance microsyntaxique, mais conduit à concevoir un niveau supplémentaire de « macrosyntaxe », qui permet notamment de rendre compte de certaines rattachements non rectionnels. Dans cet article, nous traitons essentiellement des séquences de deux constructions verbales qui présentent un effet de « rattachement sémantique », sans introduire de marqueur de subordination syntaxique entre les deux constructions. Il s'agit de formes d'énoncés qu'on fait usuellement entrer dans le champ de la parataxe. La plupart des énoncés de ce type ont déjà donné lieu à une importante littérature que nous ne reprendrons pas dans les détails. Notre propos, plus général, vise essentiellement à défendre l'idée que parmi ces organisations à parataxe, il est possible de distinguer deux types fondamentaux de rattachements : celui des regroupements macrosyntaxiques, qui sont des formes de rattachement auxquelles on peut donner un statut syntagmatique, et celui des parallélismes, qui joue sur certains effets d'enchainement discursif en exploitant la relation paradigmatique qui s'instaure entre les constructions successives