Un mot en appelle un autre : approche praxéologique du processus de création littéraire (roman et essai)

En s'installant pour écrire un texte de fiction, l'écrivain ouvre par défaut le processus de création littéraire, qu'il en connaisse ou non les rouages. Il lui suffit d'être en mesure de l'utiliser, comme il le fait depuis qu'il écrit. En revanche, le jour où il a besoin d'être inspiré par la Muse pour noircir la page blanche, il a avantage à saisir sa propre démarche de création pour en maîtriser les mécanismes. Cela est aussi vrai pour les animateurs d'ateliers d'écriture, les directeurs littéraires ou les théoriciens de la création qui interviennent auprès des étudiants ou des écrivains dans des textes en cours de production. Ils ne peuvent travailler uniquement par essais et erreurs ou se fier à leur seule expérience sans risquer de nuire à leurs clients ou d'être eux-mêmes discrédités. C'est donc dans le but de conceptualiser le processus de création littéraire que j'entreprends cette thèse. À partir du moment où l'on parle de processus, on suppose qu'il y a mouvement et que ce mouvement est engendré par un système produisant sa propre énergie. Dans le cas de la création littéraire, l'énergie vitale qui alimente le système est puisée à même l'écrivain dans tout ce qu'il a de particulier, en tant que corps et esprit, et de collectif, en tant qu'être humain et social. C'est lui qui active le processus de création littéraire qui lui permettra d'obtenir un texte de fiction qu'il pourra signer. […