L'application d'une pédagogie de type transitionnelle pour l'enseignement du français en première année

Suite à la lecture des oeuvres de plusieurs grands pédagogues, nous avons déduit qu'il y a eu et qu'il y a encore en éducation deux grands courants pédagogiques : des modèles centrés prioritairement sur l'enfant et son développement intégral et des modèles centrés prioritairement sur le maître et le programme. La littérature concernant les modèles centrés prioritairement sur l'enfant et son développement intégral est très abondante, pourtant les écoles véhiculant cette philosophie sont peu nombreuses. L'inverse se produit pour les modèles centrés prioritairement sur le maître et le programme car la littérature, sur ce sujet, se fait très rare et pourtant les écoles employant ce modèle sont majoritaires. Au chapitre premier de ce mémoire, nous prendrons en considération ces deux grands courants pédagogiques en y développant pour chacun d'eux le rôle de l'enfant, de l'école, du programme ainsi que celui du maître. Suite à notre consultation de la littérature, nous étions convaincue qu'idéalement les modèles centrés sur l'enfant et son développement intégral devraient être instaurés dans nos écoles, mais, en tant que praticienne de l'enseignement, nous savions très bien que c'était utopique d'y penser. Nous avons deux raisons principales de penser qu'au Québec, dans la majorité des écoles publiques, c'est le modèle généralement centré sur le maître et le programme qui prédomine. La première raison est que le ministère de l'Éducation a donné aux enseignants(es) des programmes contenant des objectifs précis à enseigner et ceci dans toutes les matières. À notre avis, il est impensable comme le souhaitait Pestalozzi (1801)... de respecter l'enfant dans sa croissance et ses besoins, s'il faut lui demander de terminer une année scolaire avec des apprentissages précis et obligatoires à sa promotion. La deuxième raison est que plusieurs enseignants(es) ne croient pas à l'apprentissage des élèves s'ils sont libres de choisir leurs activités. Pierre (1977) dans le Rapport d'analyse de l'enquête sur la pédagogie du français au Québec a relevé que le pourcentage d'enseignants(es) étant en désaccord avec les questions concernant la liberté des élèves versus l'horaire de travail, le contenu des activités et l'organisation de la journée, variait de 44% à 86% pour chacune des questions concernant ce sujet. Il nous est apparu évident qu'il fallait chercher un modèle pédagogique qui se situerait entre les deux grands courants cités plus haut, car, dans le Rapport d'analyse de l'enquête sur la pédagogie du français au Québec, 64% des enseignants(es) souhaitaient que tous les enfants ne soient pas soumis au même contenu "académique" et 86% pensaient que l'on devrait adapter le programme à l'élève, et non pas l'élève au programme. [...