L’économie résidentielle ou présentielle : un état des lieux théorique et une application empirique à partir de l’exemple des bassins de vie français

L’économie résidentielle ou présentielle est souvent mise en avant pour rendre compte des évolutions différenciées des espaces ruraux européens et nord-américains à partir du cadre théorique de la base économique. La communication se fonde sur un historique approfondi de la théorie de la base économique pour mettre en évidence l’intérêt de prendre en compte de façon plus explicite les facteurs d’offre jusque-là largement négligés. Deux points actuels de débats trouvent leur source dès les premiers travaux théoriques et empiriques : d’une part, la définition de la base peut considérer comme basique la totalité des flux monétaires d’origine externe ou bien limiter la base aux flux dépendant de la capacité régionale de production (par exemple aux seules pensions de retraites dont les bénéficiaires ont exercé à l’extérieur de l’espace considéré). Dans ce dernier cas, les caractéristiques des offres régionales influencent directement le niveau de base. D’autre part, reprenant les débats des pères fondateurs, un certain nombre de facteurs d’offre ont été intégrés à la théorie de la base comme l’existence d’effets d’agglomération au sein des activités non basiques ou l’existence de différences dans les caractéristiques de la consommation locale pouvant expliquer la substitution d’achats externes par des achats internes, et donc constituer une source interne de croissance. L’application de l’indice de dissimilarité à l’ensemble des bassins de vie français et pour l’ensemble des activités de la sphère présentielle met en évidence qu’il existe des formes de concentration d’activités présentielles disjointes de celles de la population, confirmant ainsi les points actuels de débat. Ces formes de concentration pourraient être liés à des économies d’échelle prenant origine dans les caractéristiques locales (disponibilité de foncier pour la collecte de déchets ou la blanchisserie ; qualification de la main d’uvre locale pour certaines spécialisations du bâtiment)