LE JEUNE ENFANT ENTRE LA FAMILLE ET L’ÉCOLE MATERNELLE : GRAND ÉCART, ÉQUILIBRE OU PAS CROISÉS ?: Approche sociologique de l’articulation de la socialisation familiale et de la socialisation scolaire du jeune enfant en France

In our research, the questions of young French child (3-6 years) socialization and of cultural gap between family and maternal school are expressed in terms of articulations between family learning process and school learning process of knowledge and know-how required by social life.Nursery school and family are confronted as social organizations : situations, materials, actions refer to different action logics, founded on justice, on violence or on love. First contributive phenomenon to articulation : the same action logics are prescribed to parents and to school-masters and compose their respective stocks. Other favourable phenomenon, the homogenization in the two schools observed : parents school choice, where families and school-masters suit them, are combined with installations of school-mistress satisfied with this public. The third part pursues the ethnographic exposition of 18 configurations of socialization, grouped into different chapters to take the analysis forward. The articulation between family socialization and school socialization proves to be embodied in competences constructed by child at home and mobilized at school. The parental schooling support is not a warrant for a good articulation. The junction between the two processes leans on similarities of family organization and school organization, but also between complementary characteristics. The young children with foreign parents reveal a contrario anthropological culture importance in articulation. Confronted to the diverse action principles stocks of his parents and his school-masters, the young child build his own one. In our modern and segmented society, this plural socialization is necessary. As a process in the heart of the social autoproduction, the socialization study keeps a big interest.Dans notre recherche, les questions de la socialisation du jeune enfant français (3-6 ans) et de la distance culturelle entre famille et école maternelle sont reformulées en terme d’articulation entre le processus familial et le processus scolaire d’acquisition de savoirs et de savoir faire requis par la vie sociale. L’école maternelle et la famille sont confrontées comme organisations sociales : situations, matériels, actions renvoient à différentes logiques d’action, fondées sur la justice, sur la force ou sur les sentiments.Premier phénomène contribuant à l’articulation : les mêmes logiques d’action sont prescrites aux parents et aux instituteurs et composent leurs répertoires respectifs. Autre phénomène favorable, l’homogénéisation des deux écoles observées : les choix des parents vers une école dont les autres familles et les enseignantes leur conviennent se combinent à l’installation d’institutrices satisfaites par ce public.La troisième partie poursuit par l’exposition ethnographique de 18 configurations de socialisation, regroupées en différents chapitres pour élever l’analyse. Il s’avère que l’articulation entre socialisations familiale et scolaire s’incarne dans les compétences construites par l’enfant au foyer et mobilisées dans sa classe. Le soutien scolaire parental ne garantit pas une bonne articulation. Les jonctions entre les deux processus s’appuient sur des similarités du fonctionnement familial et de l’organisation scolaire, mais aussi sur des caractères complémentaires. Les jeunes enfants de parents étrangers révèlent a contrario l’importance de la culture anthropologique commune dans l’articulation.Confronté aux répertoires des divers principes d’action de ses parents et de ses institutrices, le jeune enfant construit le sien. Dans notre société moderne et segmentée, cette socialisation plurielle s’avère nécessaire. En tant que procès au cœur de l’autoproduction sociale, l’étude de la socialisation conserve un grand intérêt