Quelle épistémologie et histoire de la chimie pour la formation des enseignants de SPC ? Cas de la structure de la matière

National audienceNotre contribution consiste à discuter la question de la formation des enseignants de sciences physiques et chimiques (SPC) à l’épistémologie et à l’histoire des sciences (EHS). Composante de la professionnalité de ces enseignants, cette formation à l’EHS paraît marginale dans le contexte national, alors qu’elle est beaucoup plus centrale dans le contexte international (Matthews, 1994 ; Demirdögen and Uzuntiryaki-Kondakçı, 2016). En effet, l’enseignement des sciences et de la technologie se doit d’offrir un accès égalitaire à une culture scientifique pour tous permettant à chacun de jouer pleinement son rôle de citoyen capable de s’engager dans un débat de société moderne marquée par des questions sociales qui font appel à la science (Méheut, 2011). Le développement de cette capacité passe à la fois par l’acquisition d’un minimum de savoir au sens académique, et, aussi et surtout, par une démystification du savoir. Aussi, la formation d’un esprit scientifique nécessite d’enseigner la science et la faire vivre en tant que processus de construction du savoir, et non en tant que produit fini qui serait l’effet d’on ne sait quel miracle, quel génie. Les B.O. ont annoncé depuis 1999 que le recours à l’histoire des sciences peut ici jouer un rôle important. Les programmes actuellement en vigueur, depuis 2010, ont réaffirmé ce positionnement de manière encore plus explicite. Le contexte international foisonne en travaux sur l’image que les élèves, les étudiants et les enseignants ont de la science (« Nature of Science », NoS, pour les anglophones). Par leur nombre et leur nature, ces travaux soulignent l’importance accordée par les chercheurs, dans tous les systèmes éducatifs du monde, à cette image que l’école se doit de véhiculer. C’est ainsi que nous nous demandons dans quelle mesure les conceptions que les futurs enseignants français de SPC sur la nature du savoir scientifique, ses origines et son statut, permettent de répondre à l’attente institutionnelle en terme de développement de ces compétences. Nous présenterons des résultats d’une étude longitudinale sur de telles conceptions, notamment sur le modèle de l’atome, et discuterons de la nature des approches possibles à mettre en œuvre dans la formation initiale des enseignants