Du « Joueur d’instruments » au « Maître-sonneur ». L’instrumentiste traditionnel dans le centre de la France, XVIIe – XIXe siècles.

International audienceEntre " La grande et Ancienne Ménestrandise ", raillée par Couperin mais ô combien puissante en son temps, et l’émergence du Folklore à la fin du XIXe siècle, les instrumentistes traditionnels connaissent une destinée chaotique, et pour l’instant encore largement inconnue. Les classes supérieures opposent un dédain affiché pour ces musiques qui n’en sont pas, puis, dans les temps révolutionnaires, une volonté d’éradication de ces cultures orales, avant que n’émerge enfin un intérêt proto-ethnographique à leur sujet, de l’Académie Celtique à l’enquête Fortoul. Ces modestes praticiens de la musique sont certes reconnus dans leur milieu proche, et semblent d’ailleurs y acquérir parfois une véritable célébrité. Toutefois, l’émergence de l’Orphéon éloignera petit à petit les foules des musiques vernaculaires. À travers des recherches menées dans les provinces du Centre de la France (Bourbonnais, Berry, Nivernais), voici une approche du personnage du ménétrier, ce tâcheron de l’animation festive des couches populaires, mi-artiste, mi-artisan