La rue parisienne comme espace musical réglementé (XVIIe-XXe siècles)

International audienceIn the period preceding the French Revolution, musical activity in the streets of Paris was the exclusive domain of either the members of the Guild of instrumentalists or of singers with the status of "songs vendors". During the 19th century, police issued decrees obliging street musicians to obtain permission appropriate to their specializations and to wear identifying trade badges. The Twentieth century again restricted access to the streets, while today the subway regulates musical activity according to standards inspired by those originally applied to the street. Administrative and police archives, literary accounts and visual records establish the legal framework of these practices and of their circumvention. The description of this highly regulated urban setting is accompanied by a definition of a free or censured intellectual environnement.Sous l'Ancien Régime, l'activité musicale dans les rues de Paris est le fait soit des membres de la Confrérie des ménétriers, soit le fait des chanteurs qui ont le statut de « vendeurs de chansons ». Entre ces deux métiers fermement contrôlés, la ville n'offre qu'un espace illicite aux musiciens non professionnels et donc mendiants. Au XIXe siècle, la préfecture de Police promulgue des ordonnances faisant obligation au musicien de rue d'obtenir une permission appropriée à sa spécialisation et de porter une médaille de métier. Le XXe siècle restreint encore les possibilités d'utilisation de la rue tandis qu'aujourd'hui le métro réglemente la pratique musicale selon des normes qui sont inspirées par celles de la rue. Archives policières et administratives, chroniques littéraires et images permettent d'établir le cadre juridique de ces pratiques mais aussi son contournement. La définition d'un espace intellectuel de liberté ou de censure accompagne ce paysage urbain et réglementaire